Transparences, la nouvelle exposition au Musée Yves Saint-Laurent
Categories : Expo, publié le : 10/03/2024
Le Musée Yves Saint-Laurent Paris présente "Yves Saint-Laurent : Transparences, le pouvoir des matières", encore une fois un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les passionnés de mode !
À l'hôtel FABRIC, en tant qu'établissement situé dans une ancienne usine de textile, nous ne pouvons que vous conseiller de visiter cette exposition et plonger dans le monde de cet artiste incontournable de la mode française et internationale !
Pour cette exposition, le musée parisien a invité la conservatrice Anne Dressen en tant que conseillère artistique pour se concentrer sur la transparence en tant qu'expression artistique privilégiée d'Yves Saint-Laurent. La scénographie de l'exposition est conçue par l'architecte Pauline Marchetti.
La transparence, lorsqu'elle est portée, crée une dichotomie avec le concept même du vêtement : elle est théoriquement incompatible avec la fonction même du vêtement, censé couvrir, dissimuler ou protéger le corps. Attiré par cette contradiction et par le pouvoir suggestif de la transparence, Yves Saint-Laurent a commencé à utiliser des matières telles que la mousseline et la dentelle dès les années 1960. Comme un motif récurrent, la transparence revient tout au long de ses quarante ans de création, parfois associée à des broderies ou des tissus opaques. Avec audace, il a réconcilié les antagonismes, permettant aux femmes d'affirmer leur corps avec fierté et insolence.
S'appuyant sur le pouvoir des matières, cette nouvelle exposition vise à explorer la mode et la vision d'Yves Saint-Laurent dans toute leur complexité : en examinant de près leur relation avec le corps et une version totalement réinventée de la nudité.
Parmi les quarante pièces textiles exposées se trouvent des créations emblématiques de l'histoire de la révélation du corps féminin dans l'œuvre d'Yves Saint-Laurent, telles que la première blouse seins nus, baptisée "See-Through Blouse" par la presse américaine, de la collection printemps-été 1968, ou la robe Nude Dress, une robe de mousseline noire ornée de plumes d'autruche de la collection suivante. Des pièces plus rares témoignent de la virtuosité du couturier pour présenter une figure féminine puissante et libérée. Pour compléter cela, des éléments essentiels du processus créatif sont présentés : croquis, patrons sur calque, photographies, ainsi que des accessoires (chapeaux, bijoux, chaussures, etc.), et une série de dessins inspirés par les tableaux de Goya.
En résonance avec les créations d'Yves Saint-Laurent, des œuvres d'artistes modernes et contemporains jalonnent l'exposition. Les dessins hypnotiques d'Anne Bourse font écho aux superpositions de matières et de couleurs ; les expérimentations autour des photos de mode de Man Ray rappellent les recherches d'Yves Saint-Laurent sur la dentelle ; la fluidité de la mousseline et de son mouvement se retrouve dans la danse serpentine de Loïe Fuller captée par les frères Lumière ; enfin, une œuvre de la série des Transparences de Picabia révèle la part visible et invisible du modèle, la part insaisissable de sa persona.
Le parcours est articulé autour de 5 sections. La première section propose une introduction aux matières, explorant plusieurs pièces réalisées en organza, en Cigaline®, en dentelle, en tulle ou en mousseline. Ces variations permettent au couturier de jouer avec différents effets de transparence.
La deuxième section, montre comment le corps féminin se révèle progressivement à travers des transparences ajourées. En utilisant de la dentelle et du tulle, certaines parties du corps sont abstraites, comme si elles étaient éclairées par des projecteurs.
À l'étage, l'exposition continue en abordant le thème de la fluidité du mouvement générée par des tissus souples, tels que la mousseline, qui animent le corps, le couvrent et le découvrent, l'accompagnant comme un double, une brume onirique. Dans les ateliers de couture dits "flous", par opposition à ceux des "tailleurs", la transparence donne une liberté totale au corps.
Plus loin, la transparence révèle les lignes de construction d'un vêtement, notamment en organdi, permettant de structurer le corps, comme en témoignent les patrons sur calque présentés pour la première fois.
À la fin du parcours, plusieurs silhouettes de mariées avec leur voile de tulle, si souvent réinventé par Yves Saint-Laurent, viennent clôturer l'exposition, comme elles le font dans chaque défilé. Les mariées d'Yves Saint-Laurent ne sont jamais transparentes : elles affirment leur liberté dans une liberté insondable.
Cette exposition rend visible la poésie artistique et sensible d'Yves Saint-Laurent ; sa rébellion créative contre les interdits mouvants de la société reste plus inspirante que jamais aujourd'hui.
Jusqu'au 25/08/2024. Ouvert tous les jours de 11h à 18h, sauf le lundi (dernière admission à 17 h 15). Nocturne le jeudi jusqu’à 21h (dernière admission à 20 h 15).
Photo ©Graphe Tween - Unsplash